Micro-organismes efficaces, EM (pour effective ou efficient microorganisms), litière forestière fermentée, microorganismos de montanos, IH-Plus, IMO... Toute une variété d'appellations à travers le monde pour désigner des cultures mixtes liquides de micro-organismes bénéfiques, souvent produites de manière artisanale, et utilisées à l'origine en agriculture pour régénérer les sols, optimiser la vie microbienne et améliorer la santé des plantes.
Ces technologies proches, qui se diffusent depuis les années 1980 sur les 4 continents, offrent également de nombreuses autres applications, que ce soit en élevage, pour la fabrication de compost ou de bokashi, le traitement des eaux usées, ou au quotidien pour l'entretien du jardin et de la maison.
L'intérêt de ces préparations réside principalement dans le fait de sélectionner des microorganismes bénéfiques autochtones (MAB) particulièrement adaptés à la zone (ou au terroir) dont ils proviennent, et que les préparations obtenues présentent une très grande micro-biodiversité, particulièrement d'un point de vue fongique.
Le principe des micro-organismes efficaces consiste à prélever les micro-organismes présents dans les sols d'écosystèmes naturels préservés, que l'on multiplie ensuite par différents procédés de fermentation. Les sols sont en effet d'immenses de réservoirs de biodiversité microbienne et de ressources génétiques : 1 g de sol contient ainsi 1 milliard de bactéries, de cent mille à un million d’espèces différentes (source : INRAE).
Ce prélèvement peut s'effectuer de multiples manières : par exemple en ramassant de petites quantités de litière de forêt en voie de décomposition, ou bien en en enterrant des boules de riz cuit dans le sol qui agiront comme capteurs de bactéries, champignons et levures.
La multiplication et la sélection des micro-organismes efficaces prélevés s'effectue quant à elle par deux à trois étapes successives de fermentation, le plus souvent en anoxie, c'est-à-dire avec une quantité d'oxgène très limitée. Pour stimuler la fermentation et nourrir les micro-organismes, les matières premières utilisées sont généralement de deux types : des sources de fibres et de polysaccharides comme le son de riz, d'avoine ou de blé, qui sont d'excellents prébiotiques, et des sucres rapidement fermentescibles comme le sucre raffiné ou la mélasse.
Dans le cas de la litière forestière fermentée, du lactosérum est également utilisé, source de ferments lactiques. L'ajout de ces ferments permet d'obtenir une fermentation de type acido-lactique qui abaisse le pH de la solution à 3.5-4, ce qui limite le développement de microorganismes pathogènes. Ces conditions assurent ainsi le développement d'un ensemble de micro-organismes bénéfiques !
La litière forestière fermentée est une technique sud-américaine diffusée en France par le biais de Terre & Humanisme, qui permet de développer un large spectre de micro-organismes bénéfiques autochtones présents à leur état naturel dans la litière de forêt.
Les bactéries lactiques et les levures forment les plus grands groupes des EM ou micro-organismes efficaces :
On trouve également parmi les micro-organismes efficaces du sol les actinomycètes, qui participent à la décomposition de la matière organique et produisent des substances responsables de l’élimination des microorganismes nuisibles, et une très grande diversité de champignons, seuls organismes capables de décomposer des molécules organiques complexes comme la lignine et responsables des processus d'humification.
L'ajout de micro-organismes efficaces dans un milieu est donc à l’origine de synthèses multiples, complémentaires et bénéfiques. Les substances actives (minéraux, vitamines, molécules antioxydantes) et les enzymes mis à disposition par les EM par leur décomposition de matériaux organiques stimulent d'autres micro-organismes dans leur activité, entraînant in fine une meilleure fertilité des sols, une meilleure santé des végétaux, et un renforcement du système immunitaire des animaux.